Versus Dev

J'ai découvert le jeu en lisant une brève sur NoFrag et s'il n'est pas encore complet, en tout cas de ce que laisse entendre la fin dispo actuellement, je pense qu'il mérite qu'on s'y intéresse un peu. Au programme, des zombies, quelques pièges et une drôle d'aventure. Le fil rouge de cette dernière est la simplicité, jusqu'à en devenir le slogan du jeu. Pas de marqueurs de quêtes, pas de cinématique, pas de sous-systèmes ludiques chiants, pas d'aide ou presque, pas de CB, pas de foutaises, des milfs chau... Nan, mauvaise fiche.
On incarne donc une ou un illustre inconnu lâché dans un genre manoir connecté à un laboratoire mais aussi traversé par des dimensions parallèles, situé sur un volcan en activité et sans doute d'autres trucs à venir, le seul réel objectif semblant être d'atteindre la fin, encore indisponible. D'emblée, c'est l'aspect graphique qui m'a frappé, dans le sens où ça avait l'air aussi criard que les machins du style Lethal Company, le cel-shading relevant toutefois l'aspect d'un jeu qui manque autrement pas mal d'identité. Le tout est vraiment très varié pour le travail d'une seule personne et si ce n'est pas toujours cohérent, les environnements sont parfois surprenants.
Ludiquement, c'est plutôt la sobriété qui sera de mise, façon formule sans frites. Versus Dev est un fps très rudimentaire tant dans les mouvements qu'au niveau des retours visuels et sonores. On a pour l'instant accès à 5-6 armes, ce qui est largement suffisant au vu de la variété des comportements, même si le pistolet à rebond m'a un peu déçu, manquant de cognant, d'impact. La joueuse ou le joueur pourra par contre améliorer un peu son personnage en ramassant des power-ups permanents, prétextes pour faire évoluer le format de jeu tout au long d'une aventure pas trop mal équilibrée, mine de rien. Aventure qui vous demandera par ailleurs moins d'être agile au tir que de déterminer la meilleure façon d'aborder les situations, la faute à un bestiaire un peu léger mais qui fait plutôt correctement ce qu'on lui demande.
Idem pour les puzzles, très simples mais efficaces et donnant cette petite satisfaction de progresser quand on choppe enfin la bonne pièce ou qu'on comprend où le fameux Dev veut en venir, parfait pour un teubé de ma trempe. La carte a en plus le bon goût de pas nous faire nous perdre dans un plan façon Metroidvania et sait rester sur des environnements compacts. Versus Dev est au final une expérience très linéaire, pour le meilleur et pour le moins bon puisqu'on voit parfois arriver certains plans culs dès qu'on met le pied dans la pièce concernée.
Côté performances et stabilité, c'est propre pour un si petit projet. Durant mes quelques heures de jeu, j'ai jamais eu de retour au bureau, aucun plantage et ça tourne comme un charme même dans les grandes pièces. Maintenant, il reste quelques bugs visuels (surtout au niveau de certaines lumières clignotantes) et pour une raison qui m'échappe, si le jeu n'est pas gourmand, il fait un peu plus chauffer mon pc (sans que ce soit délirant) que d'autres softs de cette envergure.
Au final, à ce stade, je n'ai que deux griefs à l'encontre du jeu : l'habillage sonore un peu plat/une bande-son un peu osef et des mini-jeux génériques et peu utiles en mode normal. Pour le reste, malgré quelques longueurs et même si le jeu n'apporte pas grand chose au genre, il propose une expérience suffisamment honnête pour qu'on se dise qu'il n'avait pas non plus besoin de réinventer la roue. Accès anticipé oblige, ça paraîtra par contre un peu court à certains en l'état mais les plus curieux seront satisfaits sans souci, en particulier à ce tarif.

L’accès anticipé de Versus Dev a été un sacré défi pour son créateur. Autodidacte, il a tenté de porter jusqu’au bout son idée de FPS évolutif, allant d’un rythme lent jusqu’à un gameplay frénétique avec des dizaines d’adversaires à défourailler. Et il a plutôt bien réussi ! Visuellement, les modèles 3D issus du store Unreal sont très bien mis en valeur par une direction artistique en cel shading, qui évite l’écueil du réalisme dégueu qu’on retrouve un peu partout. Le gameplay est lui aussi tout à fait correct, avec un gunfeel assez sympa et des énigmes efficaces. Certes, tout n’est pas formidable, comme certains ennemis qui font un peu tâche et des décors qui trahissent un manque de peaufinage, mais l’expérience globale est finalement très agréable, et on a envie d’aller jusqu’au bout. Rien que pour son originalité, il mérite bien plus d’attention que beaucoup d’autres projets indé, surfant sur quelques principes recopiés ou un simple gimmick.
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