Lust for Darkness
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Jonathan Moon receives a letter from his wife who has gone missing a year before. Following information from the message he heads for a secluded mansion where an eldritch, occult ceremony takes place. Gates to another world – the profane, perverse land of Lusst’ghaa are opened. TWO WORLDS Move in both a Victorian mansion and Lusst’ghaa – an alien dimension filled with otherworldly creatures. Lusst’ghaa used to be similar to our earth until the local beings decided to undergo total degeneration at their own wish. Through experiments they transformed their bodies so that they could never cease to experience carnal delights. Hundreds of years have passed since that metamorphosis and Lusst’ghaa is now a land overgrown with alien vegetation and full of monstrosities squirming in a never ending ecstasy.
Steam User 9
Un contenu érotique disposant d'une trame scénaristique, enchâssé dans un écrin horrifique. Je déplore que ce jeu n'ait pas ouvert une voie, plus encline à la créativité et aux univers soignés. Seule la pornographie grossière dispose d'une place sur Steam.
Bien que Lust of Darkness étire une traîne sulfureuse, s'ancrant dans un érotisme teinté de pratiques sado-masochistes, destiné à un public majeur et non puritain, il ne sombre pas dans la surenchère. Certes, nous assistons à des scènes de bacchanales explicites, croisons des totems phalliques, tombons nez-à-nez avec la panoplie du parfait masochiste et contemplons des peintures et des sculptures bousculant les bonnes mœurs. Cela sied simplement au contexte, sans donner l'impression d'en rajouter à mauvais escient.
Confronté à une secte aux ramifications démoniaques, au sein de laquelle la luxure est érigée au rang de dogme, promesse de plaisirs charnels aussi intenses qu'éternels, nous assistons à la dégénérescence d'une élite embourgeoisée et blasée, en quête de l'ultime frisson, quitte à en perdre l'âme et la vie.
Notre personnage déambule dans un manoir dont l'esthétique et l'atmosphère auraient séduit Sade, basculant au gré de l'histoire dans une dimension parallèle que Beksiński et Giger ne renieraient pas. La mise en relief du culte, induisant une confrontation avec des entités occultes et corruptrices, menant à une altération de la raison, puise dans l’œuvre troublante et colossale de Lovecraft.
Sous réserve qu'on ne soit pas hermétique à ces influences singulières, le contexte s'affiche séduisant.
Concrètement, l'affaire est moins reluisante. Visuellement, bien que cela n'écorche pas les rétines, le rendu est simplement correct. Les énigmes jalonnant la progression se présentent fades. Les phases d'infiltration et de confrontation (pas directe mais dans le cadre de courses-poursuites) manquent de souffle. Ouvrir une porte ou un tiroir se révèle mystérieusement fastidieux. Les phases d'investigation sont réduites à leur portion congrue, l'exploration du manoir apparaissant superficielle. Quant aux adeptes de la secte, les interractions se réduisent à les écouter (brièvement) échanger entre eux. Et, une fois infiltré, notre personnage devient transparent. On se contente de suivre le fil d'Ariane tendu nous menant à la conclusion. La durée de vie se présente rachitique, moins de trois heures en prenant son temps, la rejouabilité s'avérant inexistante.
Lust of Darkness brille par son atmosphère et la somme de ses influences. Si l'expérience est agréable, la frustration m'a pris à la gorge. J'aurais aimé plus d’interactions avec l'environnement et les protagonistes, une trame plus alambiquée et plus immersive. Malgré des limites criantes et des ambitions étriquées, je valide malgré tout, d'autant plus qu'un euro cinquante suffira, en promotion, pour l'acquérir.
-= 12/20 =-