Just in Slime

Parfois ça tient à peu de choses la nostalgie.
Just in Slime est un petit jeu tout simple dont vous aurez certainement fait le tour en deux heures. Ici, foin de scénario compliqué ou de monde à sauver : vous dirigez simplement une maison de passe très colorée mais en ruine et vous proposez des slimes sur mesure en fonction des desiderata des clients. Une fois que vous êtes en train de vous entretenir avec l’un d’entre eux, vous pouvez utiliser des potions générées aléatoirement parmi une sélection de quatre pour customiser son partenaire. Vous pouvez en utiliser autant que vous voulez, mais chacune a un coût… ce qui vous pousse à chercher un équilibre entre les dépenses et ce que le client va débourser, sachant qu’à intervalles réguliers votre propriétaire viendra réclamer son loyer et les impôts leur dû (bien moins souvent). Vous êtes donc lancé dans une course en avant pour faire un maximum de bénéfices avec un minimum de dépenses.
Ce jeu peut se révéler frustrant pour certains car il y a pas moins de quatre conditions de game over : ne pas payer le loyer ou les impôts, vendre un slime n’ayant aucun critère demandé par un client ou trop faire attendre l’un d’entre eux (sachant qu’on peut voir leurs jauges de patience et que celle-ci diminue d’un cran à chaque fois qu’on s’occupe d’un autre consommateur). Ceci, couplé avec la dose de RNG des potions, peut certainement laisser penser que le jeu est injuste et mal équilibré.
Le truc c’est que le tutoriel bien que très complet ne met pas assez en valeur un détail pourtant fort pratique : vous n’avez pas besoin d’appliquer une potion pour vendre un slime. Supposons qu’un de vos clients cherche une gélatine verte et dotée d’ailes de chauve-souris et que vous n’ayez pas de potion pour changer ces maudits appendices dorsaux… et bien tant pis, si votre création est déjà verte vous pouvez la vendre pour une pièce d’or . C’est déjà ça de pris ! A vous donc de réfléchir pour faire des « combos » pour satisfaire plusieurs acheteurs d’affilée quitte à ne pas avoir de vente parfaite. Pour moi cela apporte un peu de piquant au jeu, on ne va pas s’en plaindre.
Lorsque vous parvenez au bout d’une « run » vous gagnez selon votre performance des pièces permettant d’acheter des fournitures, des opérations de nettoyage ou même des activités plus variés pour vos habitués. Ce n’est que du cosmétique, mais cela apporte un charme fou à l’ensemble.
En parlant de charme, je tiens à mettre l’accent sur la grande diversité des modèles rencontrés, que ce soit au niveau des clients ou des slimes et de la finesse des animations. Tout est très coloré et charmant, saupoudré d’une musique guillerette et même d’un chouia de voice acting qui permet d’oublier un peu le côté répétitif des activités.
Que dire d’autre sinon que le jeu possède un mode endless déblocable, qu’il est vraiment très clair par son interface et ses tooltips, que l’on peut voir de plus près les duos en arrière-plan et que le développeur français à un sacré sens de l’humour visible aux endroits les plus improbables.
Tout ceci me rappelle la belle époque des jeux flashs faits avec plus d’idées et d’efforts que de moyens. Just in Slime fait définitivement partie de ces titres que vous allez poncer pendant deux heures avant de vous éloigner repus avant de revenir trois mois ou un an plus tard pour une session avec le sourire aux lèvres. Pour moins de trois euros, ce serait bête de se priver et de ne pas encourager un développeur français de qualité. Cocorico que diable !
Le Ciel vous tienne en joie.