Isolomus

Fallait dire que le scalpel est inutile pour découvrir la beauté intérieure.
Expérience interactive délicieusement glauque entièrement composé à base d'animation d'éléments façonnés en pâte à modeler et filmés en stop motion.
Plongé au milieu de visions sordides et cauchemardesques, il faut traverser des tableaux successifs mettant en scène des corps éventrés puis éviscérés avant d'être absorbés par une porte, des silhouettes écrabouillées transformées en masses informes de chair qui fondent ou une répugnante créature bicéphale qui se dévore elle-même en s'attaquant le visage à grands coups de mâchoires.
Des objets ou des créatures, on ne sait pas qui est le plus vivant et qui a le contrôle sur qui et on semble perdu dans quelque esprit ravagé par la folie et torturé par la vie.
La musique étrange et légèrement angoissante contribue pleinement à parfaire l'ambiance malsaine.
Il faut compter moins de 15 minutes pour parvenir une première fois à la fin mais 1h en tout si on rejoue pour découvrir les cheminements alternatifs, des scènes inédites et la deuxième fin, notamment afin de compléter tous les succès, ce que j'incite vraiment à faire.
Il faut bien préciser que Isolomus ne contient aucun texte et il ne faut pas davantage s'attendre à recevoir des explications ou des consignes. A chacun d'explorer et d'élaborer librement sa propre interprétation des différentes images à la signification a priori un peu absconse.
Le prix demandé est minuscule et ne devrait pas dissuader les curieux mais l'univers du duo de créateurs composé de Michael Rfdshir (visuel) et Serge Bulat (musique) peut aussi être découvert gratuitement avec Wurroom dans une version cependant bien moins glauque mais davantage étrange et même légèrement multicolore.
Wurroom semble donner un avant-goût de Ultra Strangeness (à paraître en 2021) alors que Visceratum (attendu pour 2021) pourrait bien ressembler beaucoup à Isolomus par son goût pour les entrailles dégoulinantes.
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Mon évaluation de Wurroom

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