Hole Dweller

Je n’aime pas les idle clickers.
Je comprends bien le plaisir fondamental qu’il peut y avoir à admirer des chiffres enfler exponentiellement et à chercher des « stratégies d’optimisation » pour gagner plus de points plus vite. Il doit y avoir quelques chose qui chatouille le cerveau reptilien de voir un chiffre monter à chaque clic, nous rapprochant d’un quota nécessaire à une amélioration.
Hole Dweller est dans un sens un idle clicker extrêmement raffiné et satisfaisant se jouant uniquement avec deux boutons de souris. On y incarne un quidam envoyé par un dieu quelconque sur un continent quasi-vierge pour y retrouver les éléments de la sainte vrille perdue et la reconstituer. A bord de votre semi-remorque mobile-home à deux étages, vous allez donc devoir creuser jour après jour pour trouver des ressources dans l’écorce géologique de différents biomes.
Chaque forage journalier se présente sous la forme d’un mini-jeu où vous dirigez un vrille s’enfonçant de plus en plus profondément et dont vous ne pouvez influer la course que latéralement grâce aux deux boutons de la souris. Cependant chaque case parcourue abime votre outil et cela empire avec les obstacles rencontrés : blocs au couvercle armuré, TNT laissée par des minecrafters retors, combats contre des créatures souterraines… ces derniers sont d’ailleurs frénétiques car reposant sur la mélange d’auto-attaque de vos personnages, de compétences à déclencher avec vos clicks et d’esquives de projectiles façon Undertale. Evidemment vous ne récoltez les ressources trouvées en chemin que si vous arrivez au bout du défi de forage.
Lorsque vous arrivez sur une nouvelle case du continent vous pouvez installer une foreuse en échange de quelques ressources. Celle-ci vous en fournira d’autres automatiquement chaque jour tant que vous resterez dans son rayon d’action. Vous pourrez les utiliser pour améliorer les capacités de déplacement de votre mobile-home ou pour l’aménager selon ce que vous dicte votre esprit dérangé car vous ne serez pas seul.
Durant vos pérégrinations vous rencontrerez jusqu’à huit individus qui demanderont à taper l’incruste dans votre Massey-Ferguson de luxe. Vous pouvez accepter ou refuser, sachant qu’ils ne paieront pas de loyer, qu’ils seront auto-suffisants et que vous pourrez les employer pour explorer les Tréfonds avec vous. Chacun d’entre eux dispose en effet d’attaques différentes mais surtout d’effets passifs qui les rendent diversement utiles selon vos besoins du moment.
En parlant de besoins, vous vous doutez que vous pourrez vous lancer dans des relations intimes avec vos compagnons… et c’est là que le jeu se révèle d’une profondeur abyssale. Laissons de côté leur background qui n’est là que pour vous arracher quelques rires et le travail sur les animations qui bien qu’admirables sont interchangeables entre chaque protagoniste. Le véritable sel de ces interactions est le nombre de choses que vous pourrez modifier au fur et à mesure que leur affection envers vous grandit : je ne parle pas seulement du fait de passer d’un simple bisou à un plan à trois ou à un rodéo à casser un lit (même si le mini-jeu pour chacune des nombreuses scènes est sympa)… je parle de changement de couleur d’interface, de nouvelles décorations, de changement de genre ou d’espèce, de création de relation exclusives entre un ou plusieurs protagonistes, j’en passe et des meilleures. Le jeu met dès le début du jeu un certain nombre de customisations selon vos goûts mais récompense vos efforts d’exploration et d’expérimentation en débloquant un nombre d’options absolument ahurissant. Dès que vous commencez à débloquer une amélioration même basique c’est foutu, vous allez vouloir en voir toujours plus et le jeu vous tient.
Les sept heures que j’ai passées sur ma première partie sont passées en un battement de cils. J’ai atteint la fin scénarisée prévue du jeu. Puis celui-ci m’a indiqué qu’à priori je ne l’avais complété qu’à 15% et que je pouvais me lancer dans un new game + avec un passif de génération de ressources en rab si je voulais. Au secours ! Laissez-moi revoir la lumière du soleil !
Blague à part ce jeu est vraiment épatant. Certes il n’a pas de musiques, il est fondamentalement répétitif et les bruitages ne sont pas spécialement variés… mais nom de dieu qu’il est addictif, généreux et honnête sur ce qu’il promet !
En plus il s’agit d’un jeu complet pour moins de huit euros. Pourquoi hésiter ?
Le Ciel vous tienne en joie.

7/10
Pretty good, you need to enjoy massive pixels fucking each others tho